Animation spirituelle

Fraternité, où es-tu ?

Le thème de cette année, « Fraternité, où es-tu ? », est directement inspiré du livre de José Carcel (2022). Cette pièce de théâtre fait vivre Théo et Alex, frères jumeaux nés à une demi-heure d’écart, qui entretiennent dès leur jeune âge une relation faite « d’amour et de haine ». Alex, jaloux de son « petit frère », cherche de façon ambivalente à le dominer et à le protéger… L’un agriculteur, l’autre berger, ils décident de se retrouver pour réaliser un projet commun : la ferme « Fraternité ». Contrairement à Caïn et Abel, les deux frères rivaux parviennent à découvrir la fraternité à travers les épreuves que leur impose la vie.
Caïn et Abel au regard de Dieu
Au chapitre 4 de la Genèse, Caïn présente au Seigneur une offrande « des fruits de la terre ». Tandis que son frère, dans une sorte de surenchère, présente à son tour une offrande : les premiers-nés de son troupeau. Que fait Abel ? Dieu a-t-il demandé de verser le sang ? Le texte hébreu dit simplement que le Seigneur « porte son regard » sur l’offrande d’Abel. Comme Caïn, nous interprétons son regard et le jugeons injuste, mais c’est notre interprétation et non celle du texte hébreu. Nul ne sait ce que ce regard signifie. Pourquoi Caïn juge-t-il que son offrande est dévalorisée par Dieu ? Pourquoi se préoccupe-t-il de l’offrande de son frère ?
Or, le texte hébreu dit simplement que le Seigneur « porte son regard » sur l’offrande d’Abel. Comme Caïn, nous interprétons son regard et le jugeons injuste, mais c’est notre interprétation et non celle du texte hébreu. Nul ne sait ce que ce regard signifie ? Peut-être que le Seigneur est-il étonné de ce qu’Abel a fait couler le sang ?
L’hébreu poursuit : « Caïn dit à son frère Abel… » Mais il dit quoi ? Le texte ne le précise pas, et le lecteur n’entend rien. Puis il le tue. Dans le même verset, il y a cette tentative avortée d’une parole de Caïn et le meurtre d’Abel, comme si l’impossibilité de parler et le meurtre étaient liés.
Chacun cherche à être un meilleur croyant, à donner des fruits « plus beaux », à guetter le regard « favorable » de Dieu, voire à l’épier dans le champ de son frère ! Mais quelle importance pour moi aurait ce que Dieu pense de mon frère ou de ma soeur ? Cette surinterprétation du regard de Dieu conduit Caïn au mutisme et au meurtre. Quelle tragédie !
(Anne Lécu, Afin que vous donniez du fruit)
Comme il serait tentant de se mettre du côté d’Abel et de condamner Caïn ! Mais ne sommes-nous pas les deux, tantôt Abel, brûlant de donner à Dieu le meilleur de lui-même, tantôt Caïn, replié sur lui-même et sourd aux cris du monde ? (Jacqueline Cuche, diocèse de Strasbourg)

Jésus reçu chez Marthe et Marie


Plus près de nous (Luc 10.38-42), Marthe reproche à sa soeur Marie de ne pas l’aider au service. De quoi peut-il bien s’agir ? Jésus ne reproche pas à Marthe son service – ce qui serait tout de même un comble ! – Il ne lui reproche pas d’être active. Il lui reproche d’avoir l’esprit plein de trente-six mille choses, et du coup de négliger l’essentiel. D’avoir l’esprit rempli par les tasses de thé, les pâtisseries, les livraisons, l’évier de la vaisselle, la température de la pièce – bref tout ce qui va faire que l’invité se sentira bien – mais de ne pas s’occuper de l’invité. L’invité n’est pas seulement un corps à nourrir et à installer dans un lieu confortable : c’est une personne à rencontrer. Tout le reste peut en découler, tout le reste peut y servir, mais passer à côté de la rencontre, c’est avoir tout raté.
C’est ce que dit ce petit apophtegme* : Un frère interrogea un ancien en disant : « Quelle bonne oeuvre y a-t-il que je puisse faire et que j’en vive ? » Et l’ancien dit : « Toutes les pratiques ne sont-elles pas égales ? L’Écriture dit : Abraham était hospitalier, et Dieu était avec lui ; Élie aimait le recueillement, et Dieu était avec lui ; David était humble, et Dieu était avec lui. Ce que donc tu vois ton âme désirer selon Dieu, fais-le, et surveille ton coeur. »
La sagesse de l’ancien tient à cette répétition : « et Dieu était avec lui. » Le moyen importe peu. L’Évangile ne vous dit pas de poser votre démission pour aller vous poster au pied de Jésus sans rien faire d’autre ; il dit : « Fais ce que tu peux faire avec Dieu ; fais ce qui te permet de le fréquenter ». Et ce n’est pas seulement de se tenir à genoux.
Le problème de Marthe n’est pas qu’elle était à la cuisine au lieu d’être au salon ; c’est qu’à la cuisine, elle s’occupait de cuisine sans y chercher le Christ. C’est que l’on peut cuisiner de deux manières bien différentes : on peut cuisiner pour réussir le plat, ou pour faire plaisir aux invités ; ce n’est pas sans lien, puisque pour faire plaisir aux invités, en général, il faut réussir le plat, mais l’état d’esprit est, il me semble, très différent. Dans un cas, vous préparez de la nourriture, et dans l’autre vous fabriquez de la communion. Cuisiner peut être un plaisir ou un fardeau, mais ce peut être aussi un acte d’amour. Si Marthe ne l’avait pas oublié, elle aurait choisi elle aussi, la meilleure part. (Adrien Candiard, A Philémon – réflexions sur la vie chrétienne – 2019)
Tout un programme pour chercher et trouver le meilleur sur nos chemins !
Anne
* Parole mémorable ayant une valeur de maxime (règle de conduite, règle morale).

Illustration : Caïn et Abel – soubassement à gauche de l’entrée de l’Abbatiale de Saint-Gilles

Le livret du Pèlerin

Textes de réflexions

Evolution des Chemins de Saint-Gilles

Étape de discernement avec le père Christian Salenson

Livret du Pèlerin

Chants

Dieu qui nous appelle à vivre

Tu nous apelle à t’aimer

Une chouette initiative du Service diocésain
de la Catéchèse de NÎMES

Mets du caté dans ton été… avec Saint-Gilles

Documents des années précédentes

L’Appel, un élan de vie
Ecoute, ton histoire et la mienne sont des histoires sacrées
Fraternité, lumière de l’autre
De la terre au ciel, quels chemins ?
Joie et espérance
De quoi as-tu soif ?
Construire des ponts

Textes généraux

Marcher oui, mais il y a voyage et voyage

Au pied de la montagne de Dieu

Des textes de réflexion(s) et de partage…